dimanche 14 avril 2019

Protection de la nature et des animaux sous le Troisième Reich

Protection de la nature et des animaux sous le Troisième Reich

Deuxième paragraphe de la loi de protection de la nature de 1935.
 
La protection de la nature et des animaux sous le Troisième Reich concerne les politiques environnementales mises en place en Allemagne, de 1933 à 1945. Elle commence dès 1933 avec l'uniformisation des organisations de protection de l'environnement, ainsi que par des lois promulguées en 1933 et en 1935 (de) (Reichsnaturschutzgesetz, RNG). Dès 1936, ces domaines sont mis sous la tutelle de l'Office des forêts du Reich, dirigé par Hermann Göring.

Protection de la nature et des animaux sous le Troisième Reich

L'Allemagne nazie a promulgué d'importantes législations relatives aux droits des animaux et à la protection de la nature, avec notamment la loi sur l'abattage des animaux du 21 avril 1933, la loi fondamentale de protection des animaux du 24 novembre 1933 (avec les décrets d'application qui suivent, notamment le cinquième, daté du 11 août 1938 sur la protection des animaux qui concerne le statut de la Société fédérale pour la protection des animaux), la loi entravant la chasse datée du 19 juillet 1934 (Reichsjagdgesetz) et sur la protection de la nature du 1er juillet 1935 (Reichsnaturschutzgesetz). La protection de l'animal serait cohérente avec l'inspiration « völkisch et romantique » de l'idéologie nationale-socialiste1. Ces textes sont réédités en 1939, la préface indiquant : « Depuis l'accession au pouvoir du national-socialisme, la législation sur la protection des animaux s'est efforcée de mettre en pratique cette injonction de notre Führer »1.
La loi du 24 novembre 1933 promulguée par le Reich est en fait le résultat de longues concertations initiées en 1927 sous la direction du juriste Fritz Korn, sous le gouvernement de la République de Weimar2.
L'originalité de ces lois, ce qui n'échappe pas aux rédacteurs3 des décrets d'application, « tient totalement au fait que, pour la première fois dans l'histoire, l'animal est protégé en tant qu'être naturel, pour lui-même et par rapport aux hommes »1 ; « le peuple allemand possède depuis toujours un grand amour pour les animaux et il a toujours été conscient des obligations éthiques élevées que nous avons envers eux. Et pourtant, c'est seulement grâce à la direction national-socialiste que le souhait, partagé par de larges cercles, d'une amélioration des dispositions juridiques touchant la protection des animaux, que le souhait de la promulgation d'une loi spécifique qui reconnaîtrait le droit que possèdent les animaux en tant que tels à être protégés pour eux-mêmes (um ihrer selbst willen) a été réalisé dans les faits »4.
Ainsi, en comparaison avec la loi française, l'accent n'est pas anthropocentrique : ce que la loi Grammont de 1850 interdit, c'est l'exhibition publique de la cruauté contre les animaux domestiques parce qu'« il est dangereux de laisser le peuple s'habituer à de tels spectacles »1. Auparavant dans l'histoire occidentale, seule la loi belge du 22 mars 1929 déroge à cette règle1. Giese et Kahler3 notent que les textes juridiques n'ont pas pour vocation de protéger la sensibilité humaine mais « que l'animal doit être protégé en tant que tel (fwegen seiner selbst) »1. De plus, la loi protège les animaux, qu'ils soient domestiques ou non : « Par animal, au sens où l'entend la présente loi, on comprendra donc tous les êtres vivants désignés comme tels par le langage courant comme par les sciences de la nature. Du point de vue pénal, on ne fera donc aucune différence, ni entre les animaux domestiques et d'autres types d'animaux, ni entre des animaux inférieurs et supérieurs, ou encore entre des animaux utiles et nuisibles pour l'homme »1.
Un chapitre entier est « consacré à la " barbarie juive " qui préside à l'abattage rituel, désormais rigoureusement prohibé »1. Parmi les mesures prises, le gavage des oies et la vivisection des animaux sans anesthésie sont interdites1.
Parmi les dignitaires nazis, les opinions concernant la protection de la nature et des animaux divergeaient. Si Hermann Göring vit dans un cadre champêtre, dans sa villa de Carinhall, il pratique la chasse. Néanmoins, Adolf Hitler était végétarien au moins depuis 19325,6 et Heinrich Himmler désapprouvait la pratique de la chasse : « Comment pouvez-vous prendre plaisir à tirer par surprise sur les pauvres bêtes innocentes et sans défense qui broutent paisiblement à l'orée de la forêt ? À bien y regarder, c'est de l'assassinat pur et simple… La nature est si magnifique, et, après tout, chaque bête a le droit de vivre. C'est précisément cette façon de voir que j’admire chez nos ancêtres. […] Ce respect de l'animal se retrouve chez tous les peuples indo-germaniques. J'ai récemment entendu dire, et cela m'a intéressé au plus au point, qu'aujourd'hui encore, lorsqu'ils traversent la forêt la nuit, les moines bouddhistes agitent une clochette pour faire s'écarter de leur chemin les bêtes qu'ils risqueraient d'écraser. Alors que chez nous on marche sur les limaces, on écrase les vers… »7.

Critiques de ces thèses et rôle de la propagande

Selon l'essayiste français Luc Ferry, l'Allemagne nazie « promulgua les plus importantes législations qui soient à l'époque touchant la protection de la nature et des animaux »8.
Pour l'historienne de l’art et des mentalités, Élisabeth Hardouin-Fugier, cette protection de l'animal aurait été essentiellement un outil de propagande pour le régime9, les conceptions de bien-être animal étant selon elle inconcevables pour les idéologues fascistes10 : « Un simple coup d’œil sur la liste des "nuisibles" chassables en toutes circonstances ou sur les "plus basses espèces" à privilégier dans l’expérimentation animale, suffit à démentir la prétendue égalité nazie de tous les animaux »11. Selon elle, Luc Ferry recycle la propagande nazie[réf. nécessaire], car le régime fut aussi cruel avec les animaux qu'avec les hommes10, malgré des prétentions « politiquement correctes » de type publicitaire qui ne correspondent pas aux réalités juridiques du IIIe Reich : l'animal a toujours été considéré « comme une chose » (als Sache gewertet)11.
Dans son ouvrage LTI, la langue du troisième Reich, Victor Klemperer dénonça non seulement la cruauté et l'hypocrisie du régime nazi à l'égard des hommes, mais aussi celles à l'égard des animaux, le IIIe Reich massacrant les « sous-hommes » et leurs animaux domestiques au nom de sa « justice sociale ».
D'ailleurs, dans l’Allemagne nazie, les animaux de compagnie des Juifs (déportés ou non) ont été eux aussi enlevés puis tués de manière préméditée12 à l'arme à feu ou à l'arme blanche. Ainsi, Victor Klemperer, Juif, cousin du célèbre chef d’orchestre, témoigne :
« Je n’avais plus le droit de verser à la SPA une cotisation pour les chats, parce que, à “l’Institution allemande des chats” […] il n’y avait plus de place pour les créatures […] qui vivaient chez les Juifs. Plus tard, on nous a d’ailleurs enlevé, puis tué nos animaux domestiques, chats, chiens et même canaris : loin d’être des cas isolés, des turpitudes sporadiques, il s’agissait d’une intervention officielle et systématique et c’est une des cruautés dont aucun procès de Nuremberg ne rend compte… »
— Victor Klemperer, La Langue du IIIe Reich, Paris, Albin Michel, 1996, Leipzig, 1975, p. 140.
Dans la même ligne critique, le philosophe Jacques Derrida, dans L'Animal que donc je suis, déclare :
« Dans sa belle et riche préface aux Trois traités pour les animaux de Plutarque (dans la traduction d'Amyot), Elisabeth de Fontenay ne se contente pas de rappeler, après Hannah Arendt, que Kant était "l'auteur favori de Eichmann". Contre ceux qui dénoncent, dans la remise en cause de l'axiomatique humaniste au sujet de l'animal, une "dérive déconstructionniste irresponsable", elle rappelle ceci : "Manque de chance pour ceux qui n'évoquent la Summa Injuria [allusion à une improbable zoophilie nazie et au prétendu végétarianisme hitlérien] que pour mieux se moquer de la pitié envers la souffrance anonyme et muette, il se trouve que de très grands écrivains et penseurs juifs de ce siècle auront été obsédés par la question animale : Kafka, Singer, Canetti, Horkheimer, Adorno. Ils auront, par l'insistance de son inscription dans leurs œuvres, contribué à interroger l'humanisme rationaliste et le bien-fondé de sa décision. Des victimes de catastrophes historiques ont en effet pressenti dans les animaux d'autres victimes, comparables jusqu'à un certain point à eux-mêmes et aux leurs." »
Luc Ferry répond [Où ?] à cela que des lois existent [Lesquelles ?]. Il note ainsi : certains « préfèreraient nier l'existence même de ces grands textes législatifs plutôt que de s'interroger sur le fond du problème : pourquoi les nazis furent-ils à ce point passionnés par la pureté naturelle, sous toutes ses formes, y compris animales, qu'ils en vinrent à promouvoir de telles mesures ? »1. Mais cette « pureté naturelle » correspond à l'eugénisme, appauvrissement génétique du fait de la consanguinité pour obtenir des « races » animales « pures » (zootechnie condamnée par l'antispécisme : les animaux ne sont pas des objets soumis au bon vouloir d'une catégorie d'hommes)13. Ainsi, à l'époque, différents textes [Lesquels ?] existent dans d'autres pays d'Europe mais en Allemagne, ils sont signés par Hitler en personne [réf. nécessaire]. Concernant la propagande « En 1934, il [Hitler] fait imprimer des cartes postales où on le voit nourrir des biches dans la forêt, avec cette touchante légende : « Le Führer, ami des animaux ». Propagande ? Bien sûr, et alors ? Ce n'est pas ici le fond de l'âme d'Adolf Hitler qui nous intéresse, mais la façon dont le dictateur répond aux attentes politique de l'Allemagne romantique et nationaliste qui l'a plébiscité et qui est, le fait n'est hélas pas douteux, infiniment plus sensible au sort des chiens ou des chats qu'à celui des Juifs ou des Tsiganes. [...] Cette frénésie législative doit à des personnalités comme Himmler ou Gœring, qui voyait dans l'animal « l'âme vivante de la campagne » (die lebendige Seele der Landschaft), tous les liens qu'elle entretient avec le naturisme, la nostalgie des origines perdues, le culte de la pureté, l'amour des forêts vierges, que défendant à l'époque de nombreuses et déjà très puissantes associations écologistes »1. Le philosophe ne remet pas en cause la réalité et l'application de ces lois, mais souhaite comprendre comment, « dans une logique fondamentalement romantique, la haine la plus acharnée des hommes a pu coexister avec l'amour le plus pur du règne naturel ».
Pourtant, ni la chasse, ni la pêche, ni les abattoirs, ni la consommation de chair animale n'ont été abolis ou combattus en Allemagne nazie. Au contraire, toutes ces pratiques, faisant des animaux de stricts objets, ont été encouragées14Source insuffisante , et les « grands » du nazisme s'adonnèrent à la chasse sportive (comme Hermann Göring) ainsi qu'à la vivisection sur des animaux (comme Heinrich Himmler)14Source insuffisante  : en fait, tous les universitaires nazis travaillant dans le domaine de la recherche en pharmacie ou en biologie, et des médecins SS, s'adonnèrent sans complexe à ces pratiques, avant, pendant et après la période du IIIe Reich14Source insuffisante  (les médecins SS ne furent que rarement inquiétés par la justice après-guerre concernant leurs exactions médicales sur des êtres humains : la plupart furent innocentés et même honorés par la suite d'une place de choix dans le domaine de la recherche scientifique, particulièrement en pharmacie)14Source insuffisante . La publicité nazie concernant la protection de la nature et du gibier correspond d'ailleurs à l'image du « cochon heureux » sur les boucheries ou du chasseur « défenseur de la nature », images que pourfendent les antispécistes comme de la propagande et de la manipulation (ces derniers considérant que les animaux ne font pas plus partie de la nature que les humains ne le font, puisque le terme « Animal » est lui-même sans fondement philosophique, comme l'a démontré le philosophe Jacques Derrida dans L'Animal que donc je suis)[réf. nécessaire].

Organisation gouvernementale

La conservation de la nature et du paysage sont placés à partir de 1936 sous la direction du ministre des Forêts Hermann Göring, aussi appelé « commissaire en chef pour la protection de la nature ». Cela fait suite à la loi sur la conservation de la nature. Afin d'assurer une coordination efficace, est aussi créé en parallèle le « Bureau du Reich pour la protection de la nature », issu de l'Agence prussienne pour la conservation de la nature. Walter Schönichen la dirige jusqu'en novembre 1938, avant de l'être par Hans Klose, un des rédacteurs de la loi. On relève les départements suivants, et leurs responsables respectifs :
  • « Führung der Naturschutzarbeit », sous la direction du zoologue Lutz Heck ;
  • « Gesetzgebung und Recht », sous la direction du Dr Wrede ;
  • « Örtlicher Naturschutz », Lohrmann ;
  • « Artenschutz », Heumann ;
  • « Landschaftspflege Gruppe I », Hans Schwenkel ;
  • « Landschaftspflege Gruppe II », Heinrich Wiepking-Jürgensmann.

Écologie et transports

Une autoroute au milieu des années 1930.

Écologie et agriculture

Discours de Walther Darré, ministre de l'Agriculture à Goslar, le 13 décembre 1937.

Notes et références

  1. a b c d e f g h i j et k « Le Troisième Reich et les animaux » [archive], Luc Ferry
  2. Élisabeth Hardouin-Fugier, "La protection de l'animal sous le nazisme", Luc Ferry ou le rétablissement de l'ordre, éd. Tahin Party, 2002, p. 131
  3. a et b le médecin Giese et le juriste Kahler, conseillers techniques au ministère de l'Intérieur
  4. Giese et Kahler, cités par Luc Ferry.
  5. Ian Kershaw, Hitler. 1889-1936, Paris, Flammarion, 1990, p. 497
  6. ou la fin des années 1930, selon Joachim Fest, Hitler. Le Führer, Paris, Gallimard, 1973, p. 193
  7. Joachim Fest, Les Maîtres du IIIe Reich, Grasset, Collection Le Livre de Poche Référence, 1965 [rééd. 2011], p. 114-115.
  8. Luc Ferry, Le Point, 6 avril 2001
  9. La protection législative de l'animal sous le nazisme - Un recyclage français de la propagande nazie (autour des ouvrages de Luc Ferry) [archive], Élisabeth Hardouin-Fugier, 151 p.
  10. a et b « Patterson »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  11. a et b Élisabeth Hardouin-Fugier, La protection de l'animal sous le nazisme
  12. « http://www.pug.fr/extrait_ouvrage/EAryanisationeconomique.pdf »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  13. Si les lions pouvaient parler, essais sur la condition animale, sous la direction de Boris Cyrulnik, éditions Gallimard.
  14. a b c et d La médecine nazie et ses victimes, Ernst Klee, éditions Acte Sud.

Sources

Bibliographie

  • (en) Anna Bramwell, Blood an Soil : Walther Darré and Hitler’s Green Party, Abbotsbrook / Bourne End / Kensal Press, Buckinghamshire, 1985, (ISBN 0-946041-33-4).
  • (en) Franz-Josef Brüggemeier, Mark Cioc, Thomas Zeller (Hrsg.), How Green Were the Nazis ? Nature, Environment, and Nation in the Third Reich, Athènes, Ohio 2006, (ISBN 978-0-8214-1647-1).
  • (de) Franz-Josef Brüggemeier, Jens Ivo Engels (Hrsg.), Natur- und Umweltschutz nach 1945, Konzepte, Konflikte, Kompetenzen. In: Geschichte des Natur- und Umweltschutzes, Band. 4. Campus, Francfort-sur-le-Main / New York, 2005, (ISBN 978-3-593-37731-5) (lire en ligne [archive]).
  • (fr) Johann Chapoutot, « Les nazis et la « nature ». Protection ou prédation ? » [archive], Vingtième Siècle : Revue d'histoire, 2012/1 (no 113), pages 29–39, (ISBN 9782724632477).
  • (de) Jost Hermand, Grüne Utopien in Deutschland, Zur Geschichte des ökologischen Bewusstseins, Fischer, Francfort-sur-le-Main 1991, (ISBN 3-596-10395-9).
  • (de) Joachim Radkau, Frank Uekötter (Hrsg.), Naturschutz und Nationalsozialismus, Campus, Francfort-sur-le-Main / New York, 2003, (ISBN 3-593-37354-8) (lire en ligne [archive]).
  • (de) Johannes Zechner, Ewiger Wald und ewiges Volk, Die Ideologisierung des deutschen Waldes im Nationalsozialismus, Freising 2006, (ISBN 3-931472-14-0).
  • (de) Johannes Zechner, Die grünen Wurzeln unseres Volkes, Zur ideologischen Karriere des deutschen Waldes. In : Uwe Puschner und G. Ulrich Großmann (Hrsg.), Völkisch und national, Zur Aktualität alter Denkmuster im 21. Jahrhundert. Wissenschaftlich Buchgesellschaft, Darmstadt 2009. (ISBN 978-3-534-20040-5) (Wissenschaftliche Beibände zum Anzeiger des Germanischen Nationalmuseums, 29), p. 179-194

Livre - Johann Chapoutot : Comprendre le nazisme




Des millions de pièces d’archives, de photos et de films, des myriades de témoignages et de récits, d’innombrables traces matérielles, tout cela fait assurément du nazisme (1933-1945) la séquence historique la mieux documentée qui soit. Et pourtant la radicalité du mal qu’il représente, le nombre insensé de ses victimes et la violence hors norme de ses bourreaux interrogent sans fin voire engendrent une forme de scepticisme. Comment les nazis se sont-ils persuadés que la vie sociale et politique reposait sur la « biologie » ? Comment les barrières mentales ont-elles si facilement et si rapidement sauté ? Comment l’antijudaïsme ancien s’est-il mué en Allemagne en un antisémitisme exterminateur ? Comment les élucubrations d’historiens égarés sur la place supposée des Germains dans l’Antiquité ont-elles rencontré tant d’écho ? Comment les meilleurs juristes en sont-ils venus à récuser la morale et le droit communs ? En somme, par quelle « révolution culturelle » des hommes ordinaires sont-ils devenus des barbares ? Appuyé sur une oeuvre d’érudition considérable, le grand spécialiste qu’est Johann Chapoutot multiplie dans cet ouvrage les approches et les éclairages, quitte à y revenir à plusieurs reprises, pour mieux cerner le phénomène et ses incarnations : les conférences publiques et les interventions dans les médias lui permettent de rester au plus près des questions que se pose encore et encore le public. Les réponses y gagnent en clarté et en évidence.

Description du produit

Présentation de l'éditeur

Des millions de pièces d’archives, de photos et de films, des myriades de témoignages et de récits, d’innombrables traces matérielles, tout cela fait assurément du nazisme (1933-1945) la séquence historique la mieux documentée qui soit. Et pourtant la radicalité du mal qu’il représente, le nombre insensé de ses victimes et la violence hors norme de ses bourreaux interrogent sans fin voire engendrent une forme de scepticisme. Comment les nazis se sont-ils persuadés que la vie sociale et politique reposait sur la « biologie » ? Comment les barrières mentales ont-elles si facilement et si rapidement sauté ? Comment l’antijudaïsme ancien s’est-il mué en Allemagne en un antisémitisme exterminateur ? Comment les élucubrations d’historiens égarés sur la place supposée des Germains dans l’Antiquité ont-elles rencontré tant d’écho ? Comment les meilleurs juristes en sont-ils venus à récuser la morale et le droit communs ? En somme, par quelle « révolution culturelle » des hommes ordinaires sont-ils devenus des barbares ? Appuyé sur une oeuvre d’érudition considérable, le grand spécialiste qu’est Johann Chapoutot multiplie dans cet ouvrage les approches et les éclairages, quitte à y revenir à plusieurs reprises, pour mieux cerner le phénomène et ses incarnations : les conférences publiques et les interventions dans les médias lui permettent de rester au plus près des questions que se pose encore et encore le public. Les réponses y gagnent en clarté et en évidence.

Biographie de l'auteur

Professeur d’Histoire contemporaine à la Sorbonne, où il a été élu à l’âge de 35 ans, Johann Chapoutot est l’auteur d’une dizaine d’ouvrages de référence traduits en une dizaine de langues, parmi lesquels on peut citer La Loi du sang. Penser et agir en nazi (2014) et La Révolution culturelle nazie (2017).

Pour sauver la France et l’Europe en péril




samedi 13 avril 2019

La musique de ce morceau ne nous plait vraiment pas mais le titre semble si vrai




Thomas Dolby - She Blinded Me With Science

wikipedia - Les Carnets de Turner

Les Carnets de Turner

Les Carnets de Turner
Auteur William Luther Pierce
Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Fiction
Éditeur National Vanguard Books
Date de parution 1978
Les Carnets de Turner (The Turner Diaries) est un roman américain écrit par William Luther Pierce sous le pseudonyme d'« Andrew Macdonald » et publié en 1978. Marqué par le « suprémacisme blanc », ouvertement raciste et antisémite, il justifie aussi les massacres d'innocents (comme moyen de contrôle de la population).
Ce roman d'anticipation décrit un coup d'État mené aux États-Unis par des suprémacistes blancs. Les protagonistes du livre, décrits sous un jour positif, s'en prennent au gouvernement des États-Unis, mais aussi aux Noirs et aux Juifs, ces derniers étant décrits comme contrôlant l'État américain.
Les ventes du livre ont contribué à financer les activités de la National Alliance de William Pierce. L'ouvrage est considéré par l'écrivain Aidan Doyle1 comme ayant inspiré des attentats d'extrême droite comme celui d'Oklahoma City en 19952.
L'ouvrage a été un temps interdit en France3.

Notes et références

  1. (en) Aidan Doyle, « When books kill » [archive], sur salon.com,
  2. John Sutherland, « Gospels of hate that slip through the net [archive] », The Guardian, 3 avril 2000
  3. Arrêté du 21 octobre 1999 portant interdiction de circulation, de distribution et de mise en vente d'une publication [archive], JORF no 252 du 29 octobre 1999, p. 16241, NOR INTD9900515A, sur Légifrance.

Dionysos Andronis - “What happens to our dead people” by Papus

“What happens to our dead people” by Papus
            Dualpha editions, Paris, 2016

         This re-edition of this essential esoteric work was made by the house Philippe Randa runs to offer to the readers of our generation and neophytes a reading just perfect and dense on the values of Christian occultism.
      Gerard Encausse (the real name of Papus) was a French doctor who died in 1916, more than a century ago. He wrote this magical book shortly before his death but the first edition was made by his son Philippe Encausse in 1949 (also a doctor) by OCIA editions.
       We will try to summarize the content. On page 40 there are two quotes that we would like to reproduce: “a personal system more or less close to intelligence of the tradition” and further “it is the perfect balance between the feminine and masculine faculties of the human being “(op.cit page 40).
An extraordinary drawing surely made by Papus (even though the ancient and present editors have made no reference) shows the Sphinx of ancient Egypt and the Cross of Christ. So we are the worthy heirs of all ancient civilizations. And the son Philippe Encausse adds on page 116 on the chapter written by him “The astral things”: “But this employee can never stay more than six months in the same house” and a little further “the astral habits of his furniture pushes their owner to play the role of the wandering Jew” (op.cit.page 117).
      For a bitter conclusion formulated by ourselves: We are all unfortunately tenants and instruments of the rich Jews.
                           Written by Dionysos Andronis

Le "Qui suis-je ?", écrit par Franck Buleux, consacré à Savitri Devi



Savitri Devi (1905-1982):«L'histoire humaine, loin d'être une ascension continue vers le mieux, est un processus de plus en plus désespéré d'abâtardissement, d'émascula­tion et de démoralisation de l'humanité, une chute inexorable.» (The Lightning and the Sun.) Française d'origine gréco-anglaise, Maximiani Portas fut une femme sans frontières. Son existence fut consacrée à la quête permanente du moteur mystique du monde, à travers des traditions a priori diverses: hellénisme, hindouisme, aryanisme, monothéisme de l'Égypte antique, paganisme ancestral... Elle fit d'Adolf Hitler un avatar de Vishnou qui aurait dû permettre le rétablissement d'une société de castes et restaurer l'âge d or. Convertie à l'hindouisme, installée en Inde dès 1932, elle y épousa un brahmane en septembre 1939 et, en l'honneur de la divinité solaire féminine, adopta le nom de Savitri Devi. Pour cette femme aux origines mêlées, l'hindouisme était la survivance du paganisme indo-européen et représentait une véritable résistance au christianisme, religion considérée comme décadente car empreinte d'universalisme. Acquise au végétarisme, Savitri Devi fera de la protection animale le combat de sa vie. Les animaux et leurs droits deviendront, dès 1945, sa principale préoccupation, directement reliée au rejet des anthropomorphismes monothéistes. Son panthéisme spirituel mêlé au rejet du spécisme influença les milieux écologistes radicaux, partisans de l'« écologie profonde » (deep ecology). Cette adoratrice de la Nature a aussi inspiré de nombreux milieux nostalgiques du IIIe Reich (Souvenirs et réflexions d'une Aryenne) ou hostiles à l'anthropocentrisme, au monde moderne. Morte en Angleterre, son corps fut incinéré en Virginie.

Remarque: 

Franck Buleux, l'auteur de l'ouvrage, est l'un des rares Amis d'un des membres de notre direction Collégiale. 

Voici une video où il prend la parole, une parmi tant d'autres :

Dionysos Andronis - "AKHENATON, FILS DU SOLEIL" de Savitri Devi

"AKHENATON, FILS DU SOLEIL" de Savitri Devi éditions Rosicruciennes, Villeneuve Saint-Georges, 1988, pp.382 

 

        Cette ancienne traduction de Martine Lahache de cet ouvrage est une étude plurielle sur la vie et l'action politique du Pharaon égyptien Akhenaton (sans accent partout dans le texte) dont le nom signifie "Fils du Soleil". Nous avons appris beaucoup de cette étude historique sur les illusions et les fausses aspirations de la religion juive. "Il était le précurseur d'une religion dont devrait naître un jour le Christianisme et il avait incité bien des auteurs modernes à lui attribuer un monothéisme de la même nature que celui des Juifs" (op.cit.page 67) écrit l'auteur sur les premières pages. "Un des premiers actes du roi Akhenaton fut de lui faire réouvrir la tombe de son père et d'y faire effacer le nom Amon dans lequel il voyait le symbole d'une fausse religion" (op.cit page 124). Le poète Kostis Palamas vient évoquer "l'éternel conflit entre l'esprit paien et chrétien qui est au centre de la culture européenne"(op.cit.page 345) mais Devi semble préférer le premier esprit paganiste (op.cit p.176) qui "élève le jeune pharaon au-dessus de nombreux chefs religieux et le place incontestablement en avance sur notre époque" (op.cit. page 177). Même si nous avons un faible pour le paganisme grec ancien (Devi était d'origine grecque) nous avons lu très attentivement l'ouvrage de cet hindouiste. Sur son dernier roman "Autobiographie d'un Hitlérienne" (éditions Deterna, Paris, 2008) elle commence en racontant sa haine pour la Révolution Française "que je haissais" (op.cit. page 15). Elle ajoute sur le même ouvrage plus ancien les mots très réactionnaires mais justes "il n'était pas le précurteur des rêveurs qui ont fait la Révolution Française et ne croyai pas sans doute dans le dogme de l'égalité entre les hommes" (op.cit. page 190). Elle fait une conclusion amère à la findu chapître 6 d'"Akhenaton" "la vérité intégrale se trouve à l'ouest de l'Inde tout au moins et Akhenaton était quelqu'un dont le monde moderne semble incapable de comprendre l'esprit" (op.cit. page 204).

          Ecrit par Dionysos Andronis

Darkwave : Certains, tout jeune, avait déjà compris la catastrophe, bien avant la plupart de nos contemporains



En témoigne, le nom du groupe, du titre de l'album ainsi que ceux des morceaux

TEARS FOR FEARS

The Hurting

Liste des titres

Face A
No Titre Durée
1. The Hurting 4:20
2. Mad World 3:35
3. Pale Shelter 4:34
4. Ideas as Opiates 3:46
5. Memories Fade 5:08
Face B
No Titre Durée
1. Suffer the Children (featuring Caroline Orzabal) 3:53
2. Change 4:15
3. Watch Me Bleed 4:18
4. The Prisoner 2:55
5. Start of the Breakdown


 

vendredi 12 avril 2019

L’Occultisme et le Troisième Reich

L’Occultisme et le Troisième Reich

 

Eric Kurlander est professeur d’histoire contemporaine à l’université de Stetson, spécialiste de l’Allemagne du début du XXe siècle. Il a publié notamment The Price of Exclusion. Ethnicity, National Identity and the decline of German Liberalism 1898-1933, Bergahn Books, 2006 et Living with Hitler. Leberal Democrats in the Third Reich, Yales University Press, 2009. Il nous propose avec Hitler’s Monsters. A supernatural History of the Third Reich (New Haven, Yales University Press, 2017) une synthèse, issue de huit ans de recherches, sur un sujet qui effraie les universitaires et fascine les amateurs de faits étranges : les relations qu’entretint le national-socialisme avec l’occultisme.
Parmi les points soulevés par cet ouvrage, Eric Kurlander revient sur la mythique Société Thulé, présenté régulièrement comme une société secrète aux ramifications étendues, mais qui n’était en réalité qu’un modeste groupuscule extrémiste de droite munichois (il avait environ 250 membres). Il nous montre aussi que si plusieurs hiérarques du parti national-socialiste étaient fascinés par l’occultisme, comme Rudolf Hess (le numéro 2 jusqu’à son départ au Royaume Uni en 1941), passionné d’astrologie, ou Heinrich Himmler (le chef de la SS à compter de 1929), qui a mis en place des rites païens (de baptême, de mariage ou d’enterrement) pour ses SS, d’autres le rejetaient, comme Martin Bormann ou Alfred Rosenberg. Hitler eut une position plus ambiguë : influencé par l’occultisme, il en rejetait certains aspects. Surtout, il n’avait pas la même fascination qu’Himmler pour le paganisme germanique : fréquemment, il brocardait ses lubies.
Il analyse également l’intérêt des nazis pour les thèses d’un autodidacte autrichien, l’ingénieur Hans Hörbiger, qui postulait l’idée d’une lune de glace tournant par le passé autour de la Terre. Pour cet idéologue, la Lune et la plupart des planètes étaient recouvertes d’une épaisse couche de glace, et plusieurs lunes de glaces auraient été les satellites de la Terre avant de s’écraser sur notre sol, la dernière ayant provoqué le déluge biblique. Notre lune ne serait que la quatrième et elle devrait, un jour, s’écraser sur la Terre. Hörbiger a parallèlement insisté sur l’importance de la race aryenne dans l’émergence de la civilisation, ainsi que sur ses origines atlantéennes. Cette thèse connut un grand succès dans les milieux ésotériques germaniques de l’époque, mais aussi dans les milieux nazis : Hitler y était favorable selon ses Libres propos sur la guerre et la paix. Ce succès fut tel qu’une Société Hörbiger fut constituée après le décès de son inventeur en 1931. Himmler l’intégra en 1936 dans le centre de recherche de la SS, l’Ahnenerbe.
Eric Kurlander consacre également un chapitre sur l’intérêt pour le paganisme. Un nombre non négligeable de nazis, surtout dans la SS, étaient membres de structures néopaïennes ou avaient une sympathie pour cette nouvelle forme de religion. En outre, la politique antichrétienne du régime, à partir de 1935, a laissé croire à plusieurs observateurs (principalement chrétiens) à un régime foncièrement païen. Cela est plus compliqué : persécuter les chrétiens (catholiques et protestants), condamner les valeurs chrétiennes (vues comme des valeurs de faibles) n’est pas synonyme d’adhésion à une conception païenne de la religion. Les néopaïens coexistaient au sein du parti nazi avec les Chrétiens allemands (frange du protestantisme allemand désirant se séparer de l’Ancien Testament, juif). Enfin, l’auteur revient dans ce chapitre sur deux points concernant l’Inde. Le premier porte sur la tentative de création d’une division SS indienne (la légion SS de l’Inde libre). Là encore, rien de païen : les nazis ont utilisé un nationaliste indien (qui est célébré comme un libérateur en Inde), Subhash Chandra Bose, à armer un groupe de nationalistes indiens. Ce groupe était destiné à combattre en Inde pour affaiblir les Britanniques. Le second point traite de la fameuse expédition au Tibet de scientifiques nazis, financé par la SS : L’objectif était simplement de faire de l’anthropologie raciale, comme il y en avait tant à l’époque, et non de chercher le berceau occulte des Aryens.
Le dernier chapitre « Nazi Twilight », sur les armes secrètes nazies, est très surprenant quant à la naïveté de l’auteur sur les sources utilisées : il s’appuie sur des écrivains comme Nick Cook, un ancien journaliste de télévision qui s’intéresse à l’ufologie. Kurlander a beau, de temps à autre, émettre des réserves et utiliser plus ou moins le conditionnel, il bâtit à son tour une « histoire », complètement légendaire des ces prétendues armes secrètes… De fait, le corpus étudié, disponible en bibliographie n’est pas hiérarchisé et ressemble à une collection des informations étranges sur le Troisième Reich.
Cet ouvrage est très intéressant pour une autre raison, à l’origine de son écriture : ces thématiques fascinent l’homme des XXe et XXIe siècles. Depuis la parution du Matin des Magiciens de L. Pauwels et J. Bergier en 1960, à l’origine de cet engouement, il n’y a pas un mois sans que ne soit publié un ouvrage sur les aspects magiques du nazisme. Au-delà de la simple curiosité, des groupes néonazis s’y réfèrent, tant en Europe qu’aux États-Unis, l’intégrant dans leur idéologie, et affirmant qu’il s’agit de la vraie nature de ce régime criminel. Surtout, l’idée d’un nazisme fondamentalement magique sert de matériau à des œuvres de culture populaire : des dizaines de films s’en inspirent. Pensons aux aventures d’Indiana Jones (Les aventuriers de l’arche perdue, La dernière croisade), à la bande dessinée Hellboy et à son adaptation cinématographique, à des jeux vidéos comme Wolfenstein 3D, à sa suite Return to Castle Wolfenstein, etc. Nous baignons dans l’idée que le national-socialisme fut un mouvement magique.
Si ce livre soulève des questions importantes sur l’irrationalisme du Troisième Reich, il n’y répond pas toujours de façon satisfaisante comme nous l’avons fait remarquer. Surtout, il ne faut pas oublier cependant que cet aspect reste secondaire dans la compréhension du national-socialisme. En effet, tous les nazis ne baignent pas dans l’ésotérisme ou l’occulte. Nous le retrouvons chez Himmler et Hess, voire chez Hitler. Ce sont des personnages importants, c’est vrai, mais Goebbels, Goering ou Rosenberg ne s’y intéressaient pas et méprisaient ouvertement ces thèses. Pour le dire autrement, ce n’est l’occulte qui est au cœur du nazisme, mais le nazisme qui permet à Himmler de les promouvoir. Les nazis ne furent pas les seuls à s’intéresser à ces questions. Ainsi, le maréchal Hugh Dowding, qui commandait la RAF en 1940, « parlait » avec les pilotes morts. Ce fait est passé inaperçu. Cela aurait été Goering, il y aurait plusieurs dizaines de livres plus ou moins sensationnaliste dessus…
Les différents travaux de Christian Ingrao (Croire et détruire. Les intellectuels dans la machine de guerre SS) et de Johann Chapoutot (La loi du sang : penser et agir en nazi), pour ne prendre que des spécialistes français, ont montré que les cadres nationaux-socialistes étaient des diplômés universitaires, avec une forte proportion de possesseur d’un ou plusieurs doctorats. En effet, le régime fut aussi et surtout un monstre de rationalisme et de scientisme. Ainsi, les nazis furent parmi les premiers à lancer une campagne scientifique contre le cancer. Cet aspect double (irrationalisme/rationalisme) est la caractéristique de ce régime : Himmler était passionné par l’occultisme et le néopaganisme, mais il a organisé rationnellement l’assassinat industriel des Juifs et Tziganes d’Europe.

Et les Juifs dans tout ça ? (Ryssen et Reynouard : même combat ?)





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